« La plus étrange et la plus triste cité qu’on puisse voir », car Lima a pris « le voile blanc: et rien n’égale en épouvante la blancheur de son affliction »
(Moby Dick, Herman Melville)
Bon ok, de prime à bord ça fait pas rêver.
Lima, simple escale avant le périple inca du Machu Picchu ?
Miraflores
Les bidonvilles à Lima
Lima, sa 4 voies qui longe la plage, ses grandes tours, ses bidonvilles et ses quartiers mal famés.
En réalité, Lima, c’est bien plus que ça, à condition de lui donner sa chance.
C’est ma ville coup de cœur, c’est une ville cool !
La vie culturelle à Lima
On va pas se mentir : autant je peux vous suggérer des livres assez pointus que personne n’a jamais lu sur la colonisation des espagnols (voir l’article sur le Pérou), autant je ne suis pas très porté sur les musées. J’en fais souvent un, histoire de me donner bonne conscience. Pour vous conseiller, Lonely Planet fera mieux le boulot que moi.
A voir l’actualité Facebook de mon ami franco-péruvien à qui j’ai rendu visite, Lima est une ville active qui organise de nombreux évènements culturels (expos photos, cinés en plein air,…).
Bien sûr vous devez visiter le très beau centre historique ou il y a de nombreux musées.
Lima, nouvelle capitale mondiale de la Gastronomie
Mon Chef cuisinier péruvien préféré, Franco Noriega.
Ceviche is hype. Les restaurant péruviens se développent à vitesse grand V à Paris, à l’image de la marque « Cevicheria » qui s’installe dans les beaux quartiers (personnellement, j’ai été assez déçu par ce resto).
Bien sur, Lima a son lot de restaurants à Ceviche. Je vous recommande le Punto Azul. Il y en a plusieurs en ville.
Mais pas que ! Le Pérou est une terre de colonisation et de migrations, ce qui fait la spécificité de sa gastronomie. On y retrouve donc une cuisine de fusion (excellent article à propos de la gastronomie péruvienne, ici).
La cuisine Nikkei, fusion de la cuisine japonaise et péruvienne.
Mon premier repas au Pérou ! Qu’est ce que je ne donnerais pas pour retrouver les saveurs des makis liméniens. Il sont différents des traditionnels makis qu’on trouve en France. Une merveille. C’était chez KO Kitchen et je vous le recommande !
Photos tirées de TripAdvisor
La chifa, cuisine sino-péruvienne
Souvent bon marché : c’est un peu le comme kébab du coin quoi. J’en ai fait un seul, dans une petite ville au sud du Pérou. J’étais en train de mourir de la dengue et d’une bactérie dans l’estomac et j’étais shooté à l’herbe pour évacuer mes craintes d’hypocondriaque. Autant vous dire que je ne peux pas rendre un avis objectif sur les chifas…
Le Chinatown liménien
Enfin, il est à noter qu’il y a une offre gastronomique très variée à Lima.
Le matin, je me plaisais à siroter un jus de fruits avec un sandwich, pour à peine 1€, au marché du Barrio Surquillo.
Il y a également une offre élitiste. La très sérieuse revue britannique « Restaurant » a nommé pour la 2e année consécutive le restaurant « Central » 4e meilleur restaurant au monde ! Attention, il faut réserver sa table plusieurs mois à l’avance (je m’y suis malheureusement pris trop tard).
Avant de quitter la ville, allez prendre un cocktail et un dernier Maki, face au Pacifique, au Cala.
Et pour clore la session gastronomique, une petite vidéo cuisine de notre cher Franco Noriega ! Regardez à partir de 00:38… ça secoue !
La vie gay à Lima
Autant vous dire qu’à la base, je n’y suis pas allé pour la vie gay.
Je logeais dans un appartement avec vue sur le parc Kennedy, « le quartier gay de Lima » selon mon cher ami franco-péruvien. J’avoue que dans mon élan de condescendance occidentale, je ne le prenais pas vraiment au sérieux.
Et pourtant ! Quelle fût ma surprise !
Le premier soir, avant de rentrer à l’appartement, nous avons arpenté les rues du quartier. A l’entrée des clubs, des jeunes hommes tous plus apprêtés les uns que les autres, me lançaient des regards de biche en chaleur.
Le samedi soir, des soirées sont organisées. La Matadero (« l’abattoir » en espagnol) ou la Sodoma (ça ne s’invente pas). Musique pop et jolis garçons au programme !
Il y a d’autres clubs faciles à trouver, en se promenant dans les rues avoisinant le parc Kennedy (la rue Los Pinos, etc).
On peut dire que Lima est une ville gay !
J’aime beaucoup les péruviens, et plus largement les latinos. Ils ont une manière très élégante de draguer.
A Paris, pour aborder un mec, tu lui roules une pelle. La bas, les garçons viennent te parler, te proposent un verre, une cigarette. Ils jouent beaucoup avec le regard et usent de leurs charmes (ô combien nombreux).
Les garçons de la Matadero : lequel est pour toi ?
Le Carnaval de Lima
Je suis arrivé par hasard au carnaval de Lima. Il est assez peu connu, aucun de mes amis n’en avaient connaissance.
Il a lieu dans le centre ville, notamment sur la place des armes (place principale du centre historique).
Dans une ambiance populaire et joyeuse, ce carnaval n’est pas du tout touristique. J’étais l’un des rares étrangers à y assister.
Pas de chars, seulement des danseurs. Il est intéressant d’y assister durant 1 heure ou 2. Après ça, les défilés commencent à être répétitifs.
Lima, ville dangereuse ?
Si ça ne tenait qu’à moi, je dirais « non, pas du tout ! C’est hyper tranquille ! ».
Bon, il faut relativiser. Il faut éviter certains quartiers, comme les bidonvilles, sur la montagne face à la ville. Et il faut être vigilant. Enfin, comme partout dans le monde, non ?
Je me suis promené dans un quartier très très populaire du centre-ville (derrière le quartier chinois). Par précaution, j’ai rangé mon téléphone portable mais j’ai gardé mon appareil photo autour du cou. J’étais observé, mais à aucun moment je ne me suis senti en danger.
J’ai une petite anecdote à vous raconter.
Alors que je me promenais dans le centre historique de Lima, un homme vient me parler. Il me demande d’où je viens. Quand je lui dis que je suis français, il me répond qu’il a vécu dans une ville du sud de la France, il m’a parlé un peu français.
Il m’a donné une pièce de monnaie désuète, qui a une trentaine d’années puis, me demande à ce que je l’invite à boire un verre, dans un bar sympa qu’il connait.
J’avais le temps et j’étais curieux, alors j’accepte.
Il était assez étrange. Alors qu’on buvait, il allait saluer les autres clients du bar. Nous discutons de tout et de rien.
De sa femme. De ses enfants. De son travail. Il me pose des questions à propos des filles que je fréquente (lol) ou encore de mon éventuelle consommation de drogue (peut-être voulait-il m’en vendre ?)
A la fin du verre, il me salue, me donne un billet vieux billet désuète, comme « cadeau d’amitié ». Puis il me quitte. Sans rien me demander de plus que le verre que je lui ai offert.
Nous nous séparons et je continue ma ballade. Tout à coup, je sens ma tête qui tourne. Dans mon élan psychotique, je pense que j’ai été drogué et que je vais être violé et tué. Que je vais mourir dans d’atroces souffrances dans un bidonville mal famé et que personne ne me retrouvera jamais. Je panique.
Finalement, je me rends compte que j’étais seulement bourré à cause de la grosse pinte que nous avons bu. Je suis alors rentré chez moi et j’ai dormi.
Ou loger à Lima ?
Il ne faut absolument pas loger dans le centre historique : le soir, ça craint.
Prenez un petit hôtel ou un Airbnb dans Miraflores. Le plus proche du parc Kennedy est le mieux.
La vie locale est bon marché. Privilégiez les taxis pour vous déplacer. Mon ami péruvien m’a conseillé de prendre uniquement les taxis certifiés (conseil que je n’ai pas suivi, mais j’ai eu de la chance. Il arrive régulièrement que le taxi vous dépouille de vos affaires). Négociez les prix (un trajet Miraflores – centre ville, c’est pas plus de 30 sol – environ 8€).
Ou acheter ses souvenirs ?
Pas à Lima ! Pour les souvenirs typiques en tout cas. Les marchés de la ville (situés sur l’avenue Petit Thouars) vont se fournir dans les petites villes du pays, en se faisant une marge allant jusqu’à 400% !
Achetez vos souvenirs durant votre road trip.